paralipse

(Nederlandse versie op http://durieux.eu/blog/paralipsis)

Ce dont je ne veux pas parler ici est la longue durée d’inactivité sur mes sites web. Sur durieux.eu la dernière contribution, le long essai hoe (een) intellectueel zijn? date déjà du 10 juin. Et sur rivieren & meren – rivières & lacs – rivers & lakes le dernier article a exactement trois mois, mais en fait Het kind en de zee zijn van zichzelf n’était rien de plus qu’une annonce à peine agrémentée d’un événement organisé par des tiers.

Peu importe comment on en est venu là. Je ne m’interroge pas sur le pourquoi. Demander le pourquoi est comme aller à la recherche d’une raison, et une raison implique une intention ou un objectif. Souvent les intentions et les objectifs ne sont point à découvrir ; ce que l’on peut détecter au contraire est comment les choses ou les situations sont devenues telles qu’elles se présentent aujourd’hui. Mais sur ce sujet, je ne veux pas m’étendre, c’est-à-dire sur l’impact des déménagements de l’année passée. Je ne gaspillerai pas de l’espace pour décrire toute l’énergie investie dans le ménage d’une archive de décennies, dans la recherche d’instances qui veulent reprendre les parties précieuses, dans la réduction nécessaire de ma bibliothèque jusque presque la moitié. Tôt ou tard, tout cela aurait dû arriver, et maintenant que je pouvais encore l’organiser moi-même, je pouvais ainsi éviter qu’un jour mes proches s’en débarrassent sans scrupules.

Cela n’a pas de sens non plus d’aborder la déprime causée par le déménagement des Ardennes belges, de la maison au petit parc où j’ai vécu avec plaisir pendant presque dix ans. Ni le fait que je venais de me retrouver en Flandre, la région que je voulais quitter il y a dix ans à cause du nationalisme, de la xénophobie et des tendances fascistoïdes dans la politique et les média – une autre circonstance qui ne contribuait pas à reprendre l’écriture avec beaucoup d’énergie. Dorénavant j’habite un bel et agréable appartement avec vue et au bord de l’eau, mais cela non plus, je veux l’aborder ici.

Il ne faut pas sous-estimer la situation de se trouver pendant plus d’un an dans un mode de déménagement. Et constater que tout ce qui se présentait il y a dix ans comme une menace politique est devenu entretemps la réalité dominante à l’endroit où tu vis, cela ne te rend pas vraiment joyeux non plus. Il m’a fallu donc quelque temps pour me convaincre que je devais reprendre le fil de mes sites, que cela pourrait avoir du sens d’écrire – de préférence régulièrement – si ce n’est parce qu’il pourrait y avoir des gens qui sont intéressées, du moins pour me stimuler moi-même à formuler mes idées et à les exprimer avec plus ou moins de cohérence.

Mais en réalité ce petit article-ci ne s’agit surtout pas de tout cela. Ce dont je voulais parler vraiment est de la paralipse. La paralipse est cette figure rhétorique qui consiste à dire que l’on ne va pas parler de tout ce que l’on va dire par après. « Je ne voudrais pas dire que tout cela soient des conneries, mais quand-même, si vous vous souvenez de … »

En fin de compte ce petit texte ne traite pas non plus de paralipse. Ce n’est qu’un exercice et une tentative à reprendre la routine de l’écriture.

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