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énergie verte

Ce ne sont pas que des forêts que détruisent les compagnies énergétiques en quête de profits financiers à court terme, grâce aux subventions massives (et donc aux dépens des contribuables) – avec la complicité d’ailleurs d’autorités communales et régionales corrompues. Sur le journal néerlandophone De Standaard deux biologistes de la Katholieke Universiteit Leuven ont publié un commentaire sur les conséquences néfastes d’une énergie « verte » industrielle.

Début octobre commencera à Lommel (au Limbourg), dans la lande-dit Balim, la construction d’une zone de 300.000 panneaux solaires. Le zoning est censé fournir de l’électricité à 24.000 familles – bien que pour l’instant, il n’y ait qu’un seul client, l’entreprise métallurgique Nyrstar, qui aura une connexion directe à la zone. Ce projet solaire, Kristal Solar Park, recevra pendant quinze ans une subvention annuelle de 3,9 millions d’euros.

Les promoteurs du projet se vantent de son caractère « vert ». Mais le prix sociétal de la construction de ce zoning industriel est – outre les subsides financiers – la destruction de cent hectares de landes. Les deux biologistes s’indignent de la disparition imminente de différentes sortes d’animaux et d’insectes rares, mais à la base le problème est plus gros que la seule extinction de ces espèces spécifiques.

Tout d’abord, la disparition de la biodiversité naturelle à cet endroit-là ne peut être compensée par des mesures compensatoires ailleurs – ce serait comme si la destruction de la nature au lieu-dit Lambiester à Lierneux pourrait être compensée par des interventions sur un terrain de nature différente à Bihain ou Joubiéval. Les deux biologistes soulignent que normalement une restauration de la nature nécessite plusieurs décennies, et qu’elle a besoin d’un certain maintien de l’ « ancienne » nature pour « coloniser » les terrains compensatoires. Ils soulignent que « le principe actuel de compensation naturelle, incorporé par exemple dans des mesures politiques comme la compensation forestière, ne sert qu’à se payer la conscience verte ». Toute cette histoire de la lande Balim démontre selon eux clairement les « vérités perverses que la politique actuelle passe sous silence ». On ne peut pas déplacer à court terme un environnement naturel.

Plus généralement, l’énergie solaire n’est pas du tout « verte » lorsqu’il faut démolir des espaces naturels pour la produire, ou lorsqu’elle implique une destruction de la biodiversité locale. Le problème primordial se situe dans le manque de nature, et agrandir ce problème au nom de la production d’énergie verte revient à un « écocide pervers ».

Jusque là les commentaires des biologistes. Plus fondamentalement, je crois qu’il y ait deux tendances destructrices dans la construction de ces « perversités vertes ». L’une est d’économie politique, l’autre concerne les concepts philosophiques. Les crises du pétrole des décennies précédentes, la demande croissante mondiale d’énergie et l’épuisement parallèle des ressources, et les rapports sur un changement climatique ont emmené les grandes multinationales à promouvoir, à l’aide de lobbys forts et de politiciens corrompus, l’implantation de nouvelles technologies – et tout cela au détriment des citoyens et des contribuables. Créer des divisions d’entreprise axées sur le développement de nouvelles technologies et la récolte de fonds publics devenait une tactique évidente pour garantir et maximiser les profits. En fait, il s’agit ici d’une forme de lutte des classes. Les actionnaires des grandes entreprises d’énergie « verte », qu’elle soit éolienne ou solaire, mènent des actions plus ou moins cohérentes contre une partie de la population, qui est sacrifiée sur l’autel de leur soif insatiable pour le profit – la destruction environnementale, on s’en fout, pourvu qu’elle rapporte des sous.

L’autre tendance destructrice est liée aux concepts que défendent les promoteurs naïfs d’énergie durable ou verte. Dans notre société contemporaine, où les forces de la nature (le vent, le soleil, les courants d’eau) sont exploitées à une échelle industrielle, il n’y pas d’ « énergie verte ».  Ce concept suppose un dualisme entre d’une part l’homme (la culture, l’économie, la société) qui serait en train de démolir la terre par son avidité et la nécessité de croissance permanente, et d’autre part la nature (les mers, les forêts, le soleil et le vent), qui fournirait des ressources non-destructrices ou même bénéfiques pour soutenir le développement de l’humanité. Mais un zoning éolien, où dès un certain moment du processus le vent est utilisé pour la production d’énergie, est-ce nature ou industrie ? Un champ de 300.000 panneaux solaires qui s’étend sur cent hectares de lande, est-ce énergie verte ou destruction de la nature ? Il n’y pas de dualisme ici entre culture et nature.  Les défenseurs naïfs de l’énergie verte devraient se rendre compte que ce qu’ils promeuvent au nom de la nature et de l’environnement se réalise aux dépens de cette nature et de cet environnement. La production industrielle d’énergie verte est – au mieux – une hybride, qui est au moins aussi humaine que naturelle. Ce n’est pas la nature, qui vient à notre secours pour sauver la terre et le genre humain. Il ne convient donc pas de dire, comme le fait Greenpeace, qu’il faut avancer et minimiser ensuite les effets. En détruisant la nature afin de produire des ressources naturelles, on ne fait que renforcer l’aspect humain et perpétuer l’idée fatale que le genre humain domine la nature et que celle-ci lui est soumise.

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