sucre

Le régime européen des quotas sucriers est venu à sa fin le 30 septembre. Pendant près de cinquante ans la quantité de sucre destiné à la nourriture était limitée sur le marché européen. On craint maintenant que, à l’instar de la suppression des quotas laitiers en 2015, cette réforme mènera à des problèmes sérieux pour les producteurs de betteraves sucrières. En effet, comme il n’y a plus de limites à la production de betteraves sucrières, beaucoup de cultivateurs ont déjà augmenté leur production cette année-ci. Pour la Belgique, on compte 64.439 ha de betteraves sucrières en 2017, soit une augmentation de plus de 14 % par rapport à 2016. En plus, 2017 semble être une bonne année pour la récolte. On s’attend donc aussi à une augmentation de la production de sucre.

Mais ces productions augmentées ont leurs conséquences : les prix sont en baisse. Fin 2016, on payait environ 500 euros par tonne de sucre de betterave ; cette année-ci le prix a baissé d’environ 28 %, jusqu’à 340-350 euros par tonne. La situation rappelle celle des agriculteurs producteurs de lait. Après la suppression des quotas, la surproduction de lait faisait baisser les prix ; des agriculteurs essayaient de neutraliser cette perte de prix par unité en produisant encore plus, ce qui mena à des prix encore plus bas, et encore plus de production, etc. … jusqu’au moment où l’on a dû constater l’existence d’un lac de lait et (encore une fois) d’une montagne de beurre.

L’argument de la Commission européenne pour supprimer les quotas sucriers est qu’une production croissante et des prix plus bas soutiendraient les producteurs de sucre européens dans leur conquête d’un plus grande partie du marché mondial. Deux remarques pourtant.

Ce ne sont pas les agriculteurs qui profiteront de ce marché grandissant. En Belgique par exemple il n’y a que deux producteurs de sucre : Iscal Sugar à Fontenoy et Tiense Suikerrafinaderij à Tirlemont. Ce sont eux qui encaissent la valeur ajoutée dans la chaîne de production sucrière.

Et puis, bien que l’UE soit le plus grand producteur mondial de sucre à base de betteraves, ce sucre ne compte que pour 20 % de la production sucrière mondiale. Les 80 % sont d’origine de canne à sucre, dont le Brésil est le premier producteur et vendeur. Le prix mondial du sucre est donc pour une bonne partie déterminée par la situation politique et économique de ce pays-là – menant récemment à une forte baisse du taux de change de la monnaie nationale, le real.

Une fois de plus, la « libéralisation » du marché pourrait se passer au dépens des producteurs de la matière première.

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