belgicismes: base

Fonder une conviction sur base de preuves établis. Opérer une sélection préalable sur base des candidatures recevables.

Le Dictionnaire des belgicismes (2021) contient l’entrée « Base :  [baz] n.f. Sur base de loc. prép. En prenant appui sur ; en se fondant sur (+ nom non déterminé) – ou (Suivi d’un nom déterminé)». Et d’ajouter d’autres exemples : « Établir une politique sur base de priorités clairement définies. Sur base des statistiques les plus récentes, la pauvreté augmente. »

–> Vitalité élevée et stable, tant en Wallonie qu’à Bruxelles, surtout dans des contextes formels. – Également employé au grand-duché de Luxembourg et au Burundi. – En néerl. standard, on observe une structure similaire : op basis van, littéralement « sur base de ».

–> Équivalent en fr. de référence : sur la base de

Mais au fond, une base en-soi, c’est quoi au juste ? Alors là, jetons un œil à L’Encyclopédie anarchiste (1930-1934 : « L’Encyclopédie anarchiste n’est pas une entreprise commerciale, c’est une œuvre d’éducation libertaire. Ceux qui la rédigent et ceux qui la publient n’ont en vue que la satisfaction – qu’ils placent au-dessus de tout – de propager partout les sentiments et les convictions qui les animent et auxquels ils ont consacré leur vie. […] L’Encyclopédie anarchiste est destinée aux millions de parias de toutes nationalités qui souffrent de la détestable organisation sociale dont, matériellement et moralement, ils sont les victimes. Ils y trouveront les lumières et ils y puiseront l’énergie qui leur seront nécessaires lorsque, animés de l’Esprit de Révolte, ils seront résolus à se libérer. »)

Aussi l’encyclopédie contient une entrée « BASE n. f. (du grec basis) ».

Au sens propre du mot une base est la surface sur laquelle un corps est posé. Exemple : la base d’un édifice. Par extension, le mot base désigne également la partie inférieure d’un corps. Exemple : la base d’une montagne. Enfin, le mot base est fort employé au figuré dans le sens de principe. (Exemple : poser les bases d’une association) ou de soutien. (Exemple : le capitalisme est la base de la société actuelle.) De même que dans un édifice, dans le raisonnement la base est l’élément principal : si la base est faible, la maison croule ; si la base est faible, l’argument sera ruiné par le premier souffle contradictoire. Qu’il s’agisse donc de propagande par la parole ou par l’écrit, les militants doivent se soucier tout d’abord d’établir une base solide sur laquelle ils pourront ensuite faire reposer un raisonnement inattaquable. De même, pour attaquer l’argumentation de leurs adversaires, ils devront minutieusement dénoncer les cyniques mais fragiles mensonges sur lesquels ces adversaires appuient leurs thèses. Une fois la base ébranlée par une critique méthodique, tout le reste s’effondrera automatiquement, mais aussi que les compagnons prennent garde : leurs adversaires, pour les combattre, auront recours aux mêmes méthodes. Qu’ils méditent donc autant qu’il leur sera nécessaire et que la base de leurs raisonnements soit laborieusement étudiée et éprouvée, pour que nul n’y puisse découvrir une fissure.

D’abord établir une base solide pour y ensuite faire reposer un raisonnement inattaquable et méditer pour que la base des raisonnements soit laborieusement étudiée et éprouvée … ? Quel gâchis, quand désormais on peut remporter un débat par quelques tweets bien ciblés du genre « va te faire violer grosse pute », « un bel encule de première ,et une bastos tu veus ??? » ou « il faut foutre cet enculé en GAV. Et le juger en comparution immédiate ! Pourriture de gauchiasse. »

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